• (Avant la guerre, Staline avait créé un territoire qualifié d'autonome, où il voulait cantonner les nombreux Juifs d'URSS, devenus indésirables dans les autres territoires de son Empire... Ce fut le BIROBIDJAN, lieu situé à l'extrême est de l'URSS, terre inhospitalière entre toutes, aux frontières de la Chine. Mark HALTER, auteur bien connu des Français, comme historien et romancier, a récemment publié un beau roman à bases historiques, dont une partie se déroule au Birobidjan, dans les années 30, et une autre aux USA,en 1950, au temps du Maccarthysme (temps de la chasse aux communistes)

    Voici quelques détails sur ce pays et cette histoire encore peu connus...

     

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    LE BIROBIDJAN : HISTOIRE ET ROMAN

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    LE BIROBIDJAN : HISTOIRE ET ROMAN


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    Animal

     

    Un compagnon de toujours

     

     ANIMAUX, AMIS DE L'HOMME

     

    Au début, tout allait bien, toutes les créatures vivaient en paix dans les jardins de l'Éden. Puis Ève eut la mauvaise idée de goûter le fruit défendu et tout s'écroula : l'harmonie primitive disparut, et l'homme et l'animal se retrouvèrent en compétition pour survivre.

     

     

     

    Cette cohabitation n'a cessé d'évoluer, de la guerre au partage du canapé. Ne compte-t-on pas aujourd'hui dans un pays comme la France plus d'animaux de compagnie que d'habitants ?

     

     

     

    Notre imaginaire est habité par l'animal. Il suffit pour s'en convaincre d'observer les premières représentations peintes sur les murs des grottes, il y a 16.000 à 18.000 ans : le bipède est absent, insignifiant face aux grandes cavalcades de chevaux, de taureaux ou de mammouths.

     

     

     

    Tapisserie de La Dame à la licorne. La vue, fin du XVe s., Paris, musée national du Moyen Age.La mythologie gréco-latine est encore riche d'exemples : pensons à Bellérophon, le héros grec, qui trouve un fidèle compagnon dans le cheval ailé Pégase, ou encore à la louve qui a nourri les jumeaux Rémus et Romulus.

     

     

     

    Dans les manuscrits du Moyen Âge, nous croisons un bestiaire richement peint et mis en scène, avec, à côté de Messire Renart ou Goupil et ses amis, des créatures fantasmagoriques plus improbables (griffons, licornes…).

     

     

     

    Au XIIe siècle, Chrétien de Troyes envoie Yvain combattre les ennemis de la Table ronde aux côtés d'un fidèle mais curieux allié, un lion. Trois siècles plus tard, des tapissiers flamands représentent une jeune femme et une licorne : la complicité entre ces deux personnages est un des mystères de la tenture La Dame à la licorne.

     

     

     

    La religion n’est pas en reste. Trois évangélistes sont associés à un animal (le lion pour Marc, l’aigle pour Jean et le taureau pour Luc) ; Matthieu, associé à un ange, fait exception. On sait moins que saint Corbinien utilisait un ours comme monture et saint Brendan une baleine.

     

    L’homme et l’animal, une relation immémoriale

     

     

     

    On observe à l’Âge de pierre, dans les contrées froides de l’hémisphère nord, une véritable civilisation du mammouth, tant cet animal, disparu il y a 7 à 8000 ans, a pu être utile aux premiers hommes : nourriture, ustensiles, armes et objets décoratifs en os...

     

     

     

    Cave canem, mosaïque de la maison du Poète tragique, Ier s. ap. J.-C., Pompéi.Mais les premières traces de domestication apparaissent seulement 10.000 ans avant JC dans les villages de chasseurs du Mont Carmel (Israël), avec le chien.

     

     

     

    Celui-ci, ou plutôt son ancêtre le loup, traquait tout comme l’homme les troupeaux d’herbivores. Les deux compères ont fini par s’associer jusqu’à devenir les plus grands amis du monde.

     

     

     

    La domestication a pu commencer quand des femmes ont recueilli des chiots et se sont dévouées pour les nourrir au sein. Ce comportement se retrouve encore aujourd’hui dans certaines régions du monde, avec chiots, faons, oursons, singes…

     

     

     

    Les hommes vont attendre trois mille ans avant de domestiquer un nouvel animal : la chèvre. Bœufs, moutons, porcs et poules rejoignent à leur tour le cercle des animaux domestiques.

     

     

     

    Peu à peu, les hommes vont découvrir leurs potentialités et en tirer profit par la sélection génétique. Ainsi les poules vont-elles pondre des œufs à un rythme quotidien et les vaches donner plusieurs milliers de litres de lait par an. Ainsi ces espèces vont-elles évoluer plus ou moins vite jusqu’à devenir dépendantes de leur condition domestique. La plupart de nos actuelles races de chiens seraient par exemple bien en peine de survivre à l’état sauvage.

     

    Compagnons de notre vie

     

     

     

    Dès les premiers temps de l’humanité, l’animal familier est perçu sous plusieurs aspects. C’est d’abord l’aspect utilitaire : le mouton pour sa viande et sa laine, le chien pour chasser puis garder les troupeaux… C’est ensuite l’aspect religieux, qui n’est pas à négliger, des peintures de Lascaux au culte du chat chez les Égyptiens ou à celui de l’ours chez les Aïnous de l’archipel nippon.

     

     

     

    C’est enfin l’aspect ludique : l'oiseau pour égayer les journées, le chien pour les jeux, le chat pour la tendresse… C'est dans cette dernière catégorie que se situe à proprement parler l'animal domestique, c'est-à-dire attaché à la maison («domus» en latin).

     

     

     

    Dès l'Antiquité, l'homme aime s'entourer de créatures pour lui apporter prestige ou tendresse. Si l’on en croit l’historien Suétone, l’empereur romain Caligula a envisagé de conférer à son cheval Incitatus la dignité de consul ! Mais l’écrivain a peut-être exagéré en parlant à son propos d'une écurie en marbre et d'avoine pailletée d'or.

     

     ANIMAUX, AMIS DE L'HOMME

     

    On dit aussi que le cruel Néron ne fondait que devant Phoebée, une belle tigresse qu'il aimait convier à ses banquets. Plus tard, c'est aussi la force et la beauté qu'admirait François Ier chez le léopard qu'il aimait avoir à portée de main.

     

    Gaston Phoebus, Livre de chasse, « Folio du chien courant et de toute sa nature », 1389, Paris, BNF

     

     

     

     

     

     

     

    Codex Manesse, « Le repos du fauconnier », 1305-1340, bibliothèque de l'université de Heidelberg.

     

     

     

    Partenaire de chasse, le chien est l’objet d’une passion dévorante de la part des seigneurs, au Moyen Âge.

     

     

     

    Il n’est que de voir le soin apporté par Gaston Phoebus à la description des différentes races de chiens dans le Livre de chasse rédigé au XIVe siècle.

     

     

     

    Il est concurrencé dans cette fonction par le faucon, auxiliaire des chasseurs en Occident comme dans la plupart des civilisations aristocratiques, de la Chine du grand Khan à l’Arabie actuelle.

     

    La carpe du roi

     

     

     

    Les archives conservent le souvenir de la passion qu'éprouvait Louis XIV pour les poissons ! Il aménage au château de Marly toutes sortes de cascades pour leur agrément. Il y fait installer de grandes vasques de marbre pour accueillir ses plus beaux spécimens et y admirer la reine de ce royaume, une carpe géante, bien entendu de couleur dorée. Il vient la nourrir, l'observer, lui susurrer des mots doux. Un jour, la promenade si attendue tourne au drame : «la Dorée» a disparu ! Qu'à cela ne tienne ! Immédiatement les bassins sont vidés, les poissons recomptés.

     

     

     

    La découverte de la favorite à écailles, morte au fond du bassin, a un effet désastreux : le roi s'enferme dans son cabinet, refusant d'accueillir les visiteurs, étonnés d'être sacrifiés pour une carpe ! Quelques vers délicieux gardent la mémoire cet incident :

     

    «À Marly paraît un courrier

     

    Que l’on devait expédier,

     

    Mais l’huissier qui garde la porte

     

    Lui dit : «Retirez-vous d’ici !

     

    La carpe favorite est morte,

     

    On ne voit personne aujourd’hui.»

     

     

     

    L’animal domestique se démocratise au XIXe siècle. Ce ne sont plus les seules courtisanes que l'on voit jouer avec leurs chiens «de manchon» (que l’on fourre dans la manche) à l'exemple de Ninon de Lenclos et son minuscule terrier.

     

     

     

    Aujourd’hui, près de la moitié des foyers hébergent un Titi, un Bubulle ou un Panpan, récemment rejoints par des créatures plus exotiques connues sous le nom de NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie) : furets, iguanes, mygales et autres boas !

     

    L’animal, homme ou machine ?

     

     

     

    Frida Khalo, Autoportrait avec singe et perroquet, 1942.

     

     

     

    Les rapports étroits tissés avec nos compagnons à plumes, à poils ou à écailles ont conduit très tôt les penseurs à s’interroger sur leur statut. Fallait-il considérer les animaux comme de simples objets ou des êtres sensibles, voire pensants ?

     

     

     

    Pythagore, au VIe siècle avant JC, s'inquiétait du sort réservé à ces créatures qui, selon sa théorie de la métempsycose, auraient pu accueillir l'âme d'un ancêtre.

     

     

     

    Sans accorder foi à cette théorie, les gens du Moyen Âge percevaient chez les animaux une faculté de discernement et, donc, les tenaient pour responsables de leurs actes.

     

     

     

    Certains en firent les frais, telle cette truie qui, en 1396, en Normandie, soupçonnée d'avoir tué un nourrisson, fut jetée en prison, jugée en bonne et due forme avant d'être vêtue, torturée et exécutée en place publique.

     

     

     

    Dans un sens autrement plus souriant, saint François d’Assise exprime sa foi en Dieu dans l’affection qu’il porte aux animaux et à la Création dans son ensemble. Dans la basilique construite à Assise en son honneur, le peintre Giotto le représente prêchant aux oiseaux ou apprivoisant le loup de Gubbio.

     

     

     

    Ces bons sentiments prennent fin avec le Moyen Âge. L'animal est abandonné à son sort et le philosophe René Descartes peut développer sa théorie mécaniste de l’animal-machine sans choquer personne.

     

     

     

    George Stubbs, Singe vert, 1798, Walker Art Gallery.

     

     

     

    On observe un revirement de l’opinion au XVIIIe siècle - siècle par excellence de la sensibilité -.

     

     

     

    Le nouvel intérêt porté à la condition animale conduit à la création en Angleterre, en 1830, de la Société royale pour la prévention de la cruauté avec le soutien de la jeune reine Victoria. En France, en 1845, le docteur Étienne Pariset fonde la Société protectrice des animaux (SPA). En 1850, le général Jacques Delmas, comte de Grammont, fait passer une loi punissant «les personnes ayant fait subir publiquement des mauvais traitements aux animaux domestiques».

     

     

     

    Aujourd'hui dans le Code civil, qui différencie personnes et meubles, l'animal est considéré comme un «bien meuble» sur lequel s'exerce un droit de propriété.

     

     

     

    Il n’en profite pas moins d'une protection grâce aux efforts des législateurs de ces dernières décennies. Ce n’est toutefois pas de sitôt que l’on verra un porcin sur le banc des accusés.

     

    C comme chien, chat, cheval

     

    - du chien de chasse au chien de salon

     

     

     

    Malade comme un chien, une vie de chien, un chien fou... Nom d'un chien ! Le chien a inspiré les expressions familières ! Il est vrai que depuis plus de 12000 ans il est à nos côtés tour à tour chasseur, protecteur ou clown.

     

    Edwin Landseer, Chien en deuil du vieux berger, 1837, Londres, Victoria and Albert Museum

     

     

     

     

     

     

     

    Animal aux multiples visages, il est à la fois rejeté dans les fonds de basse-cour et installé à quelques mètres du lit des rois, comme à Versailles où Louis XIV fait aménager un «Cabinet des chiens» pour ses favoris à quatre pattes.

     

     

     

    Depuis l'Antiquité, les souverains de tous horizons se sont entichés de leurs compagnons de chasse et appliqués à mieux les connaître.

     

     

     

    Mais le chien royal n'est pas toujours un grand sportif : prenons pour exemple la petite Courte, la chienne adorée de Charles IX, qui paradait dans des habits de velours et mangeait les friandises sur la table de son maître. A sa mort, elle fut transformée en paire de gants pour le souverain puis immortalisée dans les vers de Pierre Ronsard :

     

    «Courte, ainsi, morte et vive a fait

     

    À son Roy service parfait».

     

     

     

    Animal de compagnie par excellence, le chien est apprécié pour sa beauté et prend place sur les portraits aux pieds des plus grands. Mais pour le peuple il est longtemps resté un compagnon de travail, allant jusqu'à servir de bête de trait pour aider le facteur ou le docteur dans leurs tournées, au XIXe s.

     

     

     

    Et c'est logiquement qu'il a été choisi en 1957 pour devenir le premier être vivant à tourner en orbite autour de la Terre : si la petite Laïka n’a pas survécu à son voyage, son nom est entré dans l'histoire et sa statue, à Moscou, rend hommage à travers elle à cet animal aux multiples facettes !

     

    Attelage de chiens, carte postale ancienne.

     

    «Les Bons chiens» selon Charles Baudelaire (Petits Poèmes en prose, 1869)

     

     

     

    Arrière la muse académique! Je n'ai que faire de cette vieille bégueule. J'invoque la muse familière, la citadine, la vivante, pour qu'elle m'aide à chanter les bons chiens, les pauvres chiens, les chiens crottés, ceux-là que chacun écarte, comme pestiférés et pouilleux, excepté le pauvre dont ils sont les associés, et le poète qui les regarde d'un œil fraternel.

     

    Fi du chien bellâtre, de ce fat quadrupède, danois, king-charles, carlin ou gredin, si enchanté de lui-même qu'il s'élance indiscrètement dans les jambes ou sur les genoux du visiteur, comme s'il était sûr de plaire, turbulent comme un enfant, sot comme une lorette, quelquefois hargneux et insolent comme un domestique! Fi surtout de ces serpents à quatre pattes, frissonnants et désœuvrés, qu'on nomme levrettes, et qui ne logent même pas dans leur museau pointu assez de flair pour suivre la piste d'un ami, ni dans leur tête aplatie assez d'intelligence pour jouer au domino!

     

    A la niche, tous ces fatigants parasites!

     

    Qu'ils retournent à leur niche soyeuse et capitonnée. Je chante le chien crotté, le chien pauvre, le chien sans domicile, le chien flâneur, le chien saltimbanque, le chien dont l'instinct, comme celui du pauvre, du bohémien et de l'histrion, est merveilleusement aiguillonné par la nécessité, cette si bonne mère, cette vraie patronne des intelligences!

     

    Je chante les chiens calamiteux, soit ceux qui errent solitaires, dans les ravines sinueuses des immenses villes, soit ceux qui ont dit à l'homme abandonné, avec des yeux clignotants et spirituels : «Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur !»

     

    - Sacré chat

     

     

     

    Théophile Alexandre Steinlen, Prochainement. Tournée du Chat Noir avec Rodolphe Salis, 1896, Paris, musée de la Publicité.Les momies égyptiennes nous rappellent que c'est dans la vallée du Nil que les premiers chats furent domestiqués pour participer à la lutte contre les rongeurs de blé.

     

     

     

    Vers 2000 avant JC, le félin commence à occuper une place à part. Il devient animal sacré. C’est au point que la mort d’un chat entraîne le deuil au sein des familles, comme le raconte le voyageur Hérodote, étonné de ce culte inconnu en Grèce.

     

     

     

    Notre matou va rapidement conquérir l'Europe, l'Asie puis le reste du monde. La cohabitation se passe sous les meilleurs auspices avant que les gens du Moyen Âge ne commencent à regarder d'un mauvais œil cette créature jugée gloutonne, hypocrite, paresseuse et trop indépendante. Mais surtout, on craint ses liens avec les esprits : ne peut-elle pas prévoir le temps, d'un simple coup de patte derrière l'oreille ? N'est-elle pas le compagnon préféré des sorcières ?... Il n’est pas rare que des chats soient alors jetés vivants au bûcher.

     

     

     

    Le XVIIe siècle n'est cependant pas insensible à son charme, au point de faire venir des espèces de fort loin, de Perse par exemple. Les Anglais succombent à leur tour, n'hésitant pas à ouvrir des chatières dans les portes des belles demeures. Moncrif écrit au Siècle des Lumières une Histoire du chat, y gagnant le titre d' «historiogriffe» de la part de Voltaire et ses collègues.

     

     

     

    Louis Léopold Boilly, Gabrielle Arnault, début du XIXe s., Paris, musée du Louvre.Les siècles suivants, les hommes célèbres deviennent les principaux avocats de l'animal : Victor Hugo l'installe sous un dais rouge, Edgar Poe en fait le héros de ses nouvelles, Charles Baudelaire lui consacre ses poèmes :

     

    «Dans ma cervelle se promène,

     

    Ainsi qu'en son appartement,

     

    Un beau chat, fort doux et charmant».

     

     

     

    Il devient le compagnon des artistes qui aiment, à la façon de Colette ou Jean Cocteau, se faire immortaliser à ses côtés.

     

     

     

    Les mistigris et minettes de tous poils ont ainsi se rendre indispensable par leurs manifestations de tendresse tout en gardant leur indépendance.

     

     

     

    Dans un autre registre, celui de la malice, Tom, Grosminet et Garfield sont devenus des stars.

     

    - Le cheval, «plus noble conquête de l'homme»

     

     

     

    Anatomie et pathologie du cheval, Kitâb al-baytara (Traité d'hippiatrie), 1766, Paris, BNF.Le cheval est venu d'Amérique par le détroit de Béring (il a ensuite disparu du Nouveau Monde avant d'y être réintroduit par les conquistadores espagnols).

     

     

     

    Il passe du statut d'animal sauvage à celui d'animal domestique sur les bords du Dniepr, en Ukraine, vers 4000 avant JC. Il est chassé pour sa viande mais aussi apprécié pour la guerre. Vers 3500 avant JC, à Sumer, au sud de la Mésopotamie, apparaissent les premiers chars tirés par des chevaux.

     

     

     

    Les hommes ne commencent à monter les chevaux qu’au premier millénaire avant notre ère. Certains peuples retournent alors au nomadisme et, comme les Mongols, conquièrent grâce à lui d’immenses territoires.

     

     

     

    Son statut d’auxiliaire de guerre vaut au cheval un grand respect de la part de ses maîtres. La chronique rapporte que Vercingétorix et ses hommes, affamés par les assiégeants romains à Alésia, préférèrent libérer leurs montures plutôt que les manger.

     

     

     

    Au VIIe siècle, les Francs empruntent aux nomades l’étrier, une invention qui confère au cavalier une remarquable stabilité. Leur cavalerie va dès lors acquérir une irrésistible suprématie sur l’infanterie et la chevalerie, regroupant l’ensemble des guerriers à cheval, va devenir en Occident, pour de longs siècles, la classe dominante.

     

     

     

    Le cheval, que le naturaliste Buffon qualifie de «plus noble conquête de l’homme», fait l’objet, au XVIIIe siècle, d’un quasi-culte. À Chantilly, les princes de Condé lui aménagent des écuries dont la splendeur surpasse bien des palais.

     

    Edmond Granjean, La place Clichy à Paris en 1896, 1896, Paris, musée Carnavalet.

     

     

     

     

     

     

     

    Théodore Géricault, Tête de cheval blanc, 1810, Paris, musée du Louvre.Le cheval devient le modèle favori des peintres, tels Théodore Géricault, qui lui-même meurt à 33 ans des suites d’une chute de cheval, ou Edgar Degas, fervent adepte des champs de course. L'école de dressage du Cadre noir de Saumur, créée en 1825, cultive ses qualités de sportif et d’acrobate.

     

     

     

    Le XIXe siècle est celui du cheval-roi. Il est partout, dans les rues, les fermes, jusqu'au fond de la mine. Dans le Paris du XIXe siècle, il vaut mieux être prudent si l'on ne veut finir sous les sabots d'un équidé ! La ville est en effet envahie par près de 100000 chevaux, qui font la richesse des marchands de fourrage puisqu'ils utilisent 40 millions de tonnes de bottes de paille par an, sans compter le foin et l'avoine.

     

     

     

    C’est à cheval que les dandies remontent lentement les Champs-Élysées ; les élégantes empruntent les nombreux fiacres qui sillonnent la ville et les bourgeois modestes se satisfont des voitures hippomobiles de la Compagnie des omnibus. N'oublions pas les brigades à cheval qui concourent avec la maréchaussée au maintien de l'ordre.

     

     

     

    Au XXe siècle, loin de disparaître, le cheval retrouve une seconde jeunesse avec le développement des courses et de l’équitation de loisir.

     

    Bucéphale, le cheval conquérant

     

     

     

    Baron Antoine Jean Gros, Alexandre domptant Bucéphale, Paris, musée du Louvre.«Tête de boeuf» : drôle de nom pour le cheval d'un roi ! Il augurait un sacré caractère pour un animal qui sut pourtant trouver son maître, le futur Alexandre le Grand.

     

     

     

    Voici leur rencontre, racontée par Plutarque : «Alexandre, s'en courant vers le cheval, le prit par la bride et le retourna, la tête vers le soleil, s'étant aperçu, comme je crois, que le cheval se tourmentait à cause qu'il voyait son ombre, laquelle tombait et se remuait devant lui à mesure qu'il se mouvait ; puis en le caressant un peu de la voix et de la main, [...] laissa à la fin tout doucement tomber son manteau à terre et, se soulevant d'un saut extrêmement léger, monta dessus sans aucun danger ; [...] puis quand il vit qu'il eut jeté tout son feu de dépit et qu'il ne demandait plus qu'à courir, alors il lui donna carrière à toute bride en le pressant encore avec une voix plus âpre que son ordinaire et un talonnement des pieds» (Plutarque, Vies des hommes illustres, IIe s. ap. J.-C.).

     

     ANIMAUX, AMIS DE L'HOMME

     

     

     

     

     

     

     


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  • Français et Allemands commémorent

     

    l'abbé Stock

     

     

     

    FRANZ STOCK, ANNIVERSAIRE 

     

     

     

    Pour célébrer les soixante ans de la mort de l'abbé Stock, une délégation allemande s'est rendue au mont Valérien. Elle est ensuite venue se recueillir à Chartres devant la tombe de ce prêtre allemand, apôtre de la réconciliation entre les peuples.

     

     

     

    La délégation allemande arrive sur le parvis de la petite église Saint-Jean-Baptiste de Rechèvres, à Chartres. Après le discours d'usage, cinq minutes d'un silence ému réunissent Français et Allemands devant la tombe de l'abbé Franz Stock pour le 60e anniversaire de sa mort. Le préfet d'Eure-et-Loir et Jürgen Rüttgers, ministre-président du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, premier haut responsable allemand à effectuer une telle démarche, déposent alors une gerbe de fleurs roses et blanches sur la pierre tombale de celui qui fut surnommé « l'aumônier de l'enfer ».

     

     

     

    Né en 1904, l'abbé Franz Stock consacra en effet sa vie aux plus souffrants. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, ce prêtre allemand apporta son soutien spirituel et moral aux résistants enfermés dans les prisons parisiennes de Fresnes et du Cherche-Midi. Beaucoup ont témoigné de l'engagement de celui qui n'hésita pas à prendre des risques pour apporter des nouvelles aux prisonniers ou prévenir les familles.

     

     

     

    Aux côtés de personnages comme Robert Schuman ou Jean Monnet, l'abbé Stock fut aussi par sa vie et ses actions une figure pionnière de la construction européenne. Pour François Galan, 50 ans, paroissien et membre de l'association des Amis de Franz Stock, l'abbé est celui qui « en temps de guerre a choisi la paix », c'est un « modèle d'ouverture aux autres et de réconciliation entre les peuples ». « Une belle figure d'homme, de citoyen et de chrétien », témoigne Mgr Michel Pansard, évêque de Chartres.

     

    Un regard fraternel et profondément humain

     

     

     

    C'est d'ailleurs au mont Valérien que l'hommage au prêtre allemand avait commencé dès samedi. Franz Stock y a accompagné, d'un sourire, d'un baiser ou de sa simple présence, près de 2 000 personnes - parmi lesquelles Gabriel Péri, Honoré d'Estienne d'Orves, ou Joseph Epstein - jusqu'au peloton d'exécution. Le président Nicolas Sarkozy et le ministre-président allemand s'y sont retrouvés pour rendre hommage aux résistants fusillés et à la figure de l'abbé Stock.

     

     

     

    « La présence apaisante de Stock, le regard fraternel et profondément humain qu'il posait sur chaque condamné, les liens d'amitié et de confiance qu'il noua avec beaucoup d'entre eux, étaient à l'image d'une réconciliation avant la réconciliation », a déclaré le président de la République qui a souligné que, pour la première fois, une personnalité politique allemande venait au mont Valérien rendre hommage à la résistance française. C'est un geste « qui comptera dans les relations franco-allemandes », a affirmé Nicolas Sarkozy.

     

     

     

    En présence de la soeur de l'abbé Stock, la commémoration s'est poursuivie dimanche 24 février près de sa tombe, à Chartres. Un hommage rendu au cours de la messe dans une cathédrale archi-comble, en présence du nonce apostolique. Et aussi par une soupe frugale prise au « séminaire des barbelés » de Chartres-le-Coudray. Car c'est entre ces hauts murs de béton que, à la Libération, l'abbé Stock accueillit cette fois des séminaristes allemands et autrichiens prisonniers.

     

    Un modèle de réconciliation pour toutes les générations

     

     

     

    Autour d'un bol de soupe et de quelques fruits, de jeunes Allemands du lycée Franz-Stock de Neheim-Hüsten (en Westphalie, la région natale du prêtre) témoignent de leur joie de venir dans ce lieu hautement symbolique de la mission de l'abbé. « On est la jeunesse, et on montre que la relation franco-allemande ne concerne pas que les politiciens, mais les jeunes comme nous », explique l'un d'entre eux.

     

     

     

    Autour des grandes tables sur tréteaux, la présence des jeunes Chartrains, des troupes de scouts de la région et d'une cinquantaine d'Allemands est la preuve que la figure de Franz Stock, mort subitement en 1948, reste un modèle de réconciliation pour toutes les générations. Combattant de la paix et de la réconciliation entre les peuples, il est aussi apôtre du pardon. Ce que soulignait, lors de ses obsèques, Mgr Roncalli, futur Jean XXIII : « L'abbé Stock, ce n'est pas un nom, c'est un programme. »

     

     

     

    Thiphaine POCQUET à Chartres

     

     

     

     

     


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  • LE CHAMBON-SUR- LIGNON est un village de la Haute-Loire qui s'est illustré pendant les années de la 2è Guerre Mondiale, en sauvant d'innombrables enfants Juifs... Pour ce motif, il a été déclaré "Juste entre les Nations" par l'Etat d'Israël, seul village à avoir connu cet honneur en tant que collectivité

    LE CHAMBON-SUR-LIGNONLE CHAMBON-SUR-LIGNON

     

     

     

    LE CHAMBON-SUR-LIGNON

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    QUELQUES EXEMPLES

     

     

     

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    Soulier Gabriel

     

    Soulier Juliette

     

    L'histoire

     

    Juliette et Gabriel Soulier exploitaient une ferme isolée au lieu-dit « La Bouscarasse » à Lasalle (Gard) et vivaient modestement de ses revenus. Malgré leurs moyens très limités, ils accueillirent chez eux, de février 1943 à février 1944, un jeune juif pourchassé de 17 ans, Jacques Rojtenberg, qui leur avait été adressé par le pasteur du village, Edgard Wasserfallen. Jacques, ses 3 frères et ses parents, étaient réfugiés de Paris à Nîmes après la débâcle. En 1942, la situation des Juifs allant en s’aggravant, les Rojtenberg cherchèrent de l’aide auprès de la Cimade, une organisation protestante d’entraide aux réfugiés. Les deux frères aînés furent dirigés sur le Chambon-sur-Lignon et ensuite transférés en Suisse. Jacques, son jeune frère Roger et ses parents furent orientés vers la Lozère où ils furent ballotés de ferme en ferme, jusqu’à leur rencontre avec le pasteur Wasserfallen* à Lasalle. Jacques fut alors littéralement adopté par les Soulier qui le considérèrent comme leur fils. Par manque de place, Jacques dormait d’ailleurs dans le même lit que Georges (16ans), leur propre fils. À Noël 1943, quand une menace de dénonciation pesa sur Jacques, Gabriel lui trouva une cache provisoire au Vigan, éloigné de 60 kms et l’accompagna lui-même en vélo, malgré les contrôles policiers. Une fois l’alerte passée, Jacques put revenir à « La Bouscarasse ». Le couple Soulier n’a jamais voulu accepter la moindre rémunération pour son aide. Bien au contraire, quand en février 1944, Jacques dut définitivement quitter leur ferme par suite d’une seconde dénonciation, Gabriel lui fourra dans la poche la somme de 200 Frs, malgré son opposition. Gabriel et Juliette avaient une fille âinée déjà mariée, Jeannette, qui hébergea Roger chez elle à Calviac, alors que les parents Rojtenberg étaient chez d’autres membres de la famille Soulier.       

     

    Le 13 août 2000, Yad Vashem a décerné à Juliette et Gabriel Soulier le titre de Juste des Nations.

     

    2/

     

    SAMUEL EMILE CHARLES

     

     

     

    Samuel Emile Charles, né en 1921, appartenait à une famille protestante du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), cité qui se distingua par l'aide généreuse qu'elle apporta aux réfugiés pendant l'Occupation. Jusqu'au début de l'année 1943, il se consacra surtout à cette activité. Il fut alors réquisitionné pour le travail obligatoire et choisit de passer dans la clandestinité. Dès lors et jusqu’à la fin de l'Occupation, il consacra tout son temps aux opérations de sauvetage. Il s'installa dans une ferme isolée en compagnie d'un jeune réfugié juif, Oscar Rosowsky; les deux hommes fabriquaient de faux documents d'identité. Samuel Charles, qui se faisait passer pour un étudiant du collège Cévenol, sillonait les environs, de village en village, pour récupérer des documents, des formulaires et des tampons officiels. Le tout était "retravaillé" à la ferme et le jeune français allait ensuite remettre les faux papiers à des résistants opérant dans la région. Ces derniers les faisaient parvenir aux gens qui en avaient besoin. De la sorte, le jeune homme n'avait aucun contact avec les personnes qui recevaient les papiers, afin de minimiser les risques pour tout le monde. Beaucoup de ces personnes étaient juives, et leur nombre grandit au fur et à mesure que l'Occupation se prolongeait, et que la traque des Juifs par les Allemands et miliciens resserrait son étau.

     

     

     

    Le 28 février 1993, Yad Vashem a décerné à Samuel Emile Charles le titre de Juste des Nations.

     

     

     

    3/

     

    Dr Dora Rivière

     

     

     

     

     

    Distinction. Déportée en 1943, elle avait activement participé au sauvetage de Juifs durant la Seconde Guerre.

     

     

     

    Anthony Veillith, 38 ans, est l’arrière-petit-fils de Dora Rivière. C’est en se lançant dans la construction de son arbre généalogique qu’il est saisi par la forte personnalité de son aïeule, le Dr Dora Rivière.

     

     

     

    « J’ai découvert le passé terrible de souffrance de mon arrière-grand-mère. Plus je cherchais, plus je découvrais des éléments qui me donnaient envie d’en savoir plus. J’ai deux filles, Louise et Léonie. Lorsque je me suis penché, pour leur transmettre une part de la mémoire familiale, sur notre généalogie, j’ai fait connaissance avec cette famille protestante dont on ne m’avait jamais vraiment parlé. Il y avait un culte du secret. Ce qu’on avait fait, on devait le faire, mais il était hors de propos d’en tirer quelque gloire que ce soit. »

     

     

     

    Cette quête dure cinq ans et aboutit, le 29 mars, à Paris, à la remise de la médaille des Justes parmi les Nations par Alain Habif et Viviane Saül, délégués de Yad Vashem, aux ayants droit de Dora Rivière, honorée à titre posthume.

     

     

     

    La mère d’Anthony, Sylvie Veillith, la fille de Jacques Veillith, le fils de Dora Rivière, reçoit avec émotion « ce témoignage de reconnaissance éternelle ».

     

     

     

    Dora Rivière était née à Saint-Étienne en 1895, dans une famille protestante originaire du Chambon-sur-Lignon. Elle était la fille de Georges-Henri Rivière, transporteur, et de Catherine Reynard.

     

     

     

    À l’époque où peu de filles faisaient des études secondaires, Dora prépare le baccalauréat au lycée Honoré-d’Urfé.

     

     

     

    Elle devient en 1919 une des premières femmes médecins de France. Elle s’engage dès 1920 dans de nombreuses actions sociales via la Croix-Rouge française, les Enfants à la montagne, l’Aide aux mères et la Cimade.

     

     

     

    On la retrouve à l’aube de l’occupation allemande, divorcée de Daniel Veillith qu’elle avait épousé, en 1925, et dont elle a eu deux enfants, Hélène (1928-2001) et Jacques (1926-1987).

     

     

     

    Dès 1940, Dora entre dans la clandestinité sous le pseudonyme de « Monsieur Lignon ». Elle s’emploie dès lors à secourir, au sein de différentes associations et réseaux de sauvetage, les pourchassés par le régime de Vichy et par le nazisme.

     

     

     

    Les déplacements étaient le plus souvent effectués par les Fourgons stéphanois appartenant aux Transports Rivière. Arrêtée en 1943, à la suite d’une dénonciation du fils d’une employée de l’entreprise paternelle, elle est déportée à Ravensbrück. Elle met ses compétences et son dévouement au service de ses codétenues, avant de terminer son long calvaire à Mathausen, où elle sera libérée en avril 1945.

     

     

     

    Après la guerre, elle devient adjointe au maire, chargée des affaires sociales de Saint-Étienne.

     

     

     

    Elle s’est éteinte le 21 avril 1983, à Pignans, dans le Var.

     

     

     

    À Saint-Étienne, une école porte son nom. Maintenant, il est gravé à Yad-Vashem, en Israël.

     

    Fabienne Mercier

     

     

     

    source: http://www.leprogres.fr/loire/2012/04/15/dora-riviere-resistante-stephanoise-est-devenue-juste du 15/04/2012

     

     


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