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    Débat sur la « debaptisation » devant la cour d’appel de Caen

     

     

     

    Après un jugement du tribunal de grande instance de Coutances, en 2011, la cour d’appel de Caen débattait mardi 28 mai de la demande d’un habitant de la Manche demandant que son baptême soit effacé des registres du diocèse. L’affaire a été mise en délibéré au 10 septembre.

     

     

     

    ACTUALITÉ

     

     

     

    René Lebouvier arrivant à la cour d’appel de Caen le mardi 28 mai 2013.

     

     

     

     

     

    Saisie par le diocèse de Coutances, la cour d’appel de Caen examinait, mardi 28 mai 2013, la demande de « débaptisation » de René Lebouvier. Né le 9 août 1940 à Fleury (Manche), il a été baptisé deux jours plus tard dans l’église de son village. Mais aujourd’hui, après avoir déjà obtenu de l’évêque que la phrase « a renié son baptême » soit mentionnée en regard de son nom sur le registre, René Lebouvier souhaite que soit effacée la mention même de son baptême sur le registre de l’Église.

     

    Or après avoir d’abord été rejetée en référé, sa demande a été jugée recevable par le tribunal de grande instance de Coutances le 6 octobre 2011. Le juge a en effet considéré que « le fait d’avoir été baptisé par l’Église catholique est un événement intime constituant une information personnelle sur un individu » et que, dès lors, il relève de la protection de l’article 9 du code civil en vertu duquel « chacun a droit au respect de sa vie privée ».

     

    « N’étant pas croyant, je ne souhaite plus figurer sur les registres du baptême », a-t-il déclaré en arrivant devant la cour d’appel de Caen. « En vertu de la loi, n’importe quel membre peut obtenir de quitter une association et que son nom ne figure plus dans ses listes. Ce devrait être pareil pour l’église, argumente donc René Lebouvier, déterminé à aller jusqu’en cassation s’il le faut. C’est peut-être la seule chose que j’aurai faite de bien dans ma vie mais au moins j’aurai essayé ! »

     

    Une « cérémonie publique et non pas privée »

     

    Au nom du diocèse de Coutances, Me Vincent Asselineau a été le premier à prendre la parole. Pendant près d’une heure, il a successivement rappelé les faits – y glissant un « bref rappel de ce qu’est un baptême, une cérémonie publique et non pas privée », et des registres paroissiaux – les jugements déjà rendus dans cette affaire et enfin les textes applicables.

     

    « Renoncer a son baptême est le droit le plus strict de René Lebouvier : “Nul ne doit agir contre sa conscience” est un principe constant pour l’Église catholique depuis Vatican II », a-t-il souligné en préambule. Pour autant, à ses yeux, l’ancien évêque de Coutances Mgr Stanislas Lalanne a eu raison de ne pas donner suite à la demande de radiation de son nom « au nom des lois de la République ».

     

    Dans un premier temps, a-t-il reconnu, l’évêque « n’a pas compris. Ensuite il a trouvé cela excessif. Ensuite il a refusé au nom de la liberté de conscience de M. Lebouvier, considérant qu’il pouvait ensuite changer d’avis ».

     

     

     

    « Pas une atteinte a l’intimité de sa vie privée »

     

     

     

    C’est surtout au nom de la loi 1905 que l’avocat du diocèse estime cette demande de radiation injustifiée : elle laisse en effet les Églises libres de s’administrer, et donc de tenir ses registres comme elles l’entendent dans les limites de l’ordre public. « Or ici il n’y a pas d’infractions aux lois de la République », a assuré Me Asselineau : parce qu’en vertu de la jurisprudence, « dire de quelqu’un qu’il a telle appartenance religieuse n’est pas une atteinte a l’intimité de sa vie privée », et parce que la CNIL elle même, dans un avis de 1993, a considéré que les registres du culte étaient compatibles avec la loi informatique et libertés.

     

    Répondant enfin à quelques-uns des arguments de René Lebouvier, l’avocat du diocèse a esquissé une comparaison avec les registres d’état civil, rappelant qu’en cas de changement de prénom ou même de sexe « la mention est ajoutée mais l’acte de naissance lui-même reste fondateur et indélébile ».

     

    L’histoire de la photocopie d’un acte de baptême « passé au Tipp-Ex » dans le diocèse de Tulle – et produite par René Lebouvier à l’appui de sa demande – a quant à elle fait sourire la présidente du tribunal. « Harcelée par une dame, la secrétaire du diocèse a agi ainsi dans le dos de l’évêque. Mais surtout, elle n’a blanchi que la photocopie de l’acte de baptême et pas l’acte lui-même », a-t-il assuré proposant au tribunal dans un sourire un « déplacement sur place »…

     

    Affaire mise en délibéré 10 septembre

     

    À l’appui de la demande de radiation déposée par René Lebouvier, Me Alain Guyon a de son côté affirme ne pas vouloir faire le « procès de l’institution du baptême ». « C’est un sacrement important pour ceux qui se reconnaissent de culte, mais ce n’est plus le cas de M. Lebouvier », a-t-il résumé, estimant que la seule mention de son état civil dans ce registre « est une atteinte à l’intimité de sa vie privée » et qu’elle va « à l’encontre de ses convictions ».

     

    Rejoignant également les arguments déployés à l’extérieur de la salle d’audience par les représentants de la libre-pensée – l’un d’eux osant une comparaison avec « la charia » – l’avocat a tenté de placer l’affaire sur le terrain du conflit entre normes religieuses et civiles : « Des règles existent en interne pour codifier le baptême, par exemple sur la consultation des registres, et c’est tant mieux, mais René Lebouvier ne s’y reconnaît pas. Vous devez, madame le président, juger sa demande comme un procès civil, selon les règles civiles ».

     

    L’affaire a été mise en délibéré au 10 septembre. Et les deux parties, selon que la cour d’appel confirmera ou infirmera le jugement de première instance, se disent prêtes à se pourvoir en cassation.

     

    Anne-Bénédicte Hoffner, à Caen (Calvados)

     

     

     

    (Source : La Croix)

     


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  • Mahamadou Issoufou, le président ami de la France

     

    LE PRÉSIDENT DU NIGER, MAHAMADOU ISSOUFOU

    MAHAMADOU ISSOUFOU

     

     

    Symbole d’une génération de dirigeants pragmatiques, le président élu démocratiquement du Niger est l’un des acteurs clés de la libération des quatre otages français d’Arlit

     

    Il est diplômé de l’École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne. Il a travaillé sur le site de la mine d’uranium d’Arlit. Il est proche de François Hollande qu’il croise dans les coulisses de l’internationale socialiste. Assurément, le président du Niger Mahamadou Issoufou dont l’action a été jugée décisive pour la délivrance des otages français d’Arlit est un ami de la France qu’il a soutenu sans faillir durant l’intervention au Mali.

     

    L’ancien ingénieur est le symbole d’une nouvelle génération de dirigeants pragmatiques, techniciens plus qu’idéologues, qui incarnent l’espoir de la démocratie sur le continent africain. Son élection avec 57,95 % des suffrages, le 12 mars 2011, avait été qualifiée de « sereine » et « transparente » par la France ainsi que par l’Union européenne.

     

    UN DES ÉTATS LES PLUS PAUVRES DU MONDE

     

    Son arrivée au pouvoir avait mis le point final à une transition démocratique réussie, conduite par le militaire Salou Djibou. En février 2010, ce commandant de l’armée renversait le chef d’État Mahamadou Tandja, dont la présidence dérivait de plus en plus vers la dictature. Le nouveau chef de l’État avait attendu sa quatrième candidature pour triompher, passant aux yeux de la population comme l’homme le moins compromis avec les régimes passés.

     

    Mahamadou Issoufou dirige désormais l’un des États les plus pauvres du monde, classé en queue de peloton des pays selon l’indice de développement humain des Nations unies, qui voit arriver chaque année 200 000 jeunes sur le marché de l’emploi. Confrontée à la désertification, frappée par les changements climatiques, la population composée en majorité de paysans souffre régulièrement de la faim. Au moins 300 000 enfants sont soignés chaque année pour malnutrition sévère.

     

    LE COMBAT CONTRE LA FAIM

     

    Mahamadou Issoufou a pris à bras-le-corps le problème de la faim longtemps masqué par son prédécesseur, en lancant l’initiative “les Nigériens nourrissent les Nigériens” . « Nous voulons mettre en œuvre notre révolution verte, précisait-il dans une interview à La Croix en 2012. Notre projet phare, c’est la construction d’un barrage et l’aménagement de 120 000 hectares irrigués le long du fleuve Niger. Notre pays possède des réserves d’eau souterraine et de vastes terres. Il faut exploiter nos ressources. La sécheresse ne doit pas être synonyme de famine. Ce n’est pas une fatalité. »

     

    L’ancien ingénieur des mines aime aussi rappeler que son pays détient un trésor enfoui dans ses immenses étendues désertiques : des mines d’uranium. L’exploitation du minerai assure en effet à l’Etat l’essentiel de ses devises, le reste provenant surtout de l’élevage. Mahamadou Issoufou n’a eu de cesse ces derniers mois de réclamer à Areva, numéro un mondial du nucléaire civil, de revoir à la hausse le prix de l’uranium dont les cours mondiaux sont au plus bas.

     

    L’un des enjeux de la négociation porte aussi sur le devenir de l’immense site d’Imouraren, deuxième gisement à ciel ouvert du monde, que tarde à exploiter la société française. Fin politique, Mahamadou Issoufou aimerait inaugurer la nouvelle mine avant la fin de son mandat, en 2015, en vue d’une éventuelle réélection.

     

    OLIVIER TALLÈS (La Croix)

     


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    ROME : LE PAPE AUX FAMILLES

     

    "Prier en famille, c'est facile"

     

    Les encouragements du pape lors du pèlerinage des familles à Rome 

     

    Anne Kurian

     

    ROME, 28 octobre 2013 (Zenit.org) - Pour « prier en famille, il faut de la simplicité. Prier ensemble le ‘Notre Père’, autour de la table, n’est pas quelque chose d’extraordinaire : c’est facile », déclare le pape François.

     

    Des familles du monde entier ont investi Rome ces 26 et 27 octobre 2013, pour un Pèlerinage dans le cadre de l’Année de la foi. Plusieurs temps forts ont marqué ces journées, parmi lesquels une marche auprès du Tombeau de saint Pierre, mais aussi deux rencontres avec le pape François.

     

    Samedi en fin d’après-midi en effet, le pape a rejoint plus de 100.000 participants, sur une place Saint-Pierre couverte de ballons multicolores dans les mains d’enfants, de jeunes, de parents, de grands-parents, de toutes nationalités.

     

    Même les cardinaux de la Curie tenaient leur ballon au milieu des éclats de rire. Sur une scène installée pour l’occasion, un groupe d’enfants ont accueilli le pape pour un moment de fête, autour de témoignages de couples et de familles, d’interprétations de chants et musiques et d’extraits de films.

     

    Dire « merci » en famille »

     

    Puis le pape a pris la parole, confiant aux familles « une parole de Jésus : Venez à moi, familles du monde entier – dit Jésus – et je vous donnerai le repos, afin que votre joie soit complète. Et cette parole de Jésus, portez-la chez vous, portez-la dans votre cœur, partagez-la en famille. Il nous invite à venir à lui pour nous donner, pour donner à tous la joie. »

     

    Il a également donné « trois mots-clés » pour la vie de famille : « permission, merci, excuse ». « Nous demandons la permission afin de ne pas être envahissants en famille. « Puis-je faire cela ? ça te plaît que je fasse cela ? ». Nous disons merci, merci pour l’amour… combien de fois, par jour, tu dis merci à ton épouse, et toi à ton époux ? Et le dernier : excuse. Tous nous nous trompons et parfois quelqu’un est offensé dans la famille et dans le mariage… mais écoutez ce conseil : ne pas finir la journée sans faire la paix. » (cf. Zenit du 26 Octobre 2013)

     

    Prier en famille, c’est facile

     

    Dimanche matin, le pape a célébré la messe avec les familles, encourageant à « prier en famille » car « la prière fortifie » : « Nous avons besoin de Dieu : tous, tous ! Nous avons besoin de son aide, de sa force, de sa bénédiction, de sa miséricorde, de son pardon. »

     

    Pour prier en famille, a-t-il expliqué, « on fait comme le publicain, c’est clair : humblement, devant Dieu. Que chacun, avec humilité, se laisse regarder par le Seigneur et demande sa bonté, pour qu’elle vienne à nous. »

     

    « Et il faut de la simplicité : prier en famille, il faut de la simplicité ! Prier ensemble le « Notre Père », autour de la table, n’est pas quelque chose d’extraordinaire : c’est facile. Et prier le Rosaire ensemble, en famille, c’est très beau, ça donne beaucoup de force ! »

     

    Faire la course de la foi

     

    Le pape a exhorté à « prier les uns pour les autres : l’époux pour l’épouse, l’épouse pour l’époux, tous les deux pour les enfants, les enfants pour les parents, pour les grands-parents… Prier les uns pour les autres. C’est prier en famille, et cela renforce la famille : la prière ! »

     

    « De quelle façon nous, en famille, nous gardons notre foi ? », a également questionné le pape, invitant à « la partager par le témoignage, l’accueil, et l’ouverture aux autres » et non pas « la retenir pour nous, dans notre famille, comme un bien privé, comme un compte en banque ».

     

    La course des familles, « qui sont souvent pressées, très affairées » peut aussi être « la course de la foi », a-t-il fait observer, encourageant les familles à être « des familles missionnaires », « dans la vie de chaque jour, en faisant les choses de tous les jours, en mettant en tout le sel et le levain de la foi ». (cf. Zenit du 27 octobre 2013)

     

     


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