• MÉMORIAL LUSTIGER EN TERRE D'ISRAËL

    A Tel-Aviv, le cardinal Vingt-Trois interpelle les rabbins sur le dialogue interreligieux 

     

    MÉMORIAL LUSTIGER À JÉRUSALEM

     

    « Comment portez-vous le don de la Loi lorsque celle-ci peut être perçue à contretemps, notamment pour ceux qui ont abandonné tout ou partie des observances juives ? » Invité par l’université religieuse de Bar-Ilan à Tel-Aviv, le cardinal André Vingt-Trois a délivré mardi 22 octobre une intervention en forme de questions adressées aux responsables juifs et universitaires sur « les défis des responsables religieux dans les démocraties modernes ».

     

    En France, a-t-il souligné en citant les débats autour du mariage des personnes de même sexe, « l’Église catholique comme les responsables juifs ont pleinement participé aux débats (…) non pour condamner mais essayer d’éclairer tant que faire se pouvait la route de notre pays et de nos concitoyens ».

     

    « L’Église, a-t-il poursuivi, après tout débat démocratique, quelles qu’en soient les conclusions y compris lorsqu’elles aboutissent à des choix de société qui ne coïncident pas à ses propres choix, poursuit sa route en tenant ensemble le rappel à la loi et l’accueil et l’accompagnement des personnes pour leur permettre de grandir dans la fidélité au créateur », chemin qui s’avère « complexe ».

     

    IL N’Y A « JAMAIS DE PAIX MONDIALE SANS UNE PAIX ENTRE LES RELIGIONS »

     

    Le cardinal Vingt-Trois a également interrogé ses interlocuteurs juifs sur le dialogue interreligieux, réaffirmant pour sa part qu’il n’y a « jamais de paix mondiale sans une paix entre les religions ».

     

    Paradoxalement sur la question du dialogue des rabbins israéliens avec les valeurs d’une société israélienne en partie sécularisée, le professeur Yedidia Stern, vice-président de l’Institut de recherche sur la démocratie en Israël, a fait le constat que les rabbins, s’ils occupent encore une place considérable dans la vie des Israéliens, ont toutefois « beaucoup à faire » pour que leur parole garde une « pertinence » dans les débats de société. « Il y a un écart très grand entre la rhétorique des sermons des rabbins et les besoins réels de la société israélienne et de la société juive en particulier », a-t-il remarqué. « Quelle est la position juive sur la démocratie, sur la politique, la question des réfugiés ou la laïcité ? (…) Un dialogue religieux qui ne traite pas des questions étatiques ou sociétales ramène le peuple juif en diaspora », a-t-il regretté.

     

    « LE RABBIN NE DOIT PAS RESTER DANS SA TOUR D’IVOIRE MAIS ALLER VERS LA COLLECTIVITÉ »

    « Le rabbin n’a plus la même place dans la société, il ne peut plus compter sur son autorité naturelle, il ne doit pas rester dans sa tour d’ivoire mais aller vers la collectivité », a souligné lui aussi le grand rabbin de Ramat Gan Yaakov Ariel.

     

    Cette conférence interreligieuse intervenait au premier jour du voyage d’étude « aux sources de la promesse » organisé par le P. Patrick Desbois, président de l’association Yahad-In unum et docteur honoris causa de l’université de Bar-Ilan, du 21 au 28 octobre en Terre Sainte. Son point d’orgue sera l’inauguration mercredi 23 octobre d’un mémorial au cardinal Lustiger au monastère bénédictin d’Abu Gosh.

     

    La délégation conduite par le cardinal Vingt-Trois regroupe 150 chrétiens et juifs, dont le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, Mgr Vincent Jordy, évêque de Saint-Claude et responsable du dialogue judéo-chrétien pour la Conférence des évêques de France, et Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris et président du Collège des Bernardins.

     

    Céline HOYEAU, à Tel-Aviv 

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