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    Homélie du 6ème dimanche de Pâques

     

    Abbé Jean Compazieu 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    L’évangile de ce dimanche nous parle de l’intimité de Jésus avec son Père et avec l’Esprit Saint. Ce qui est merveilleux, c’est que Jésus nous fait entrer dans cette intimité. Dieu veut être notre hôte intérieur. Il attend de nous que nous lui donnions la première place dans toute notre vie. Sa présence parmi nous et en nous est un privilège extraordinaire. Quand nous allons communier, nous recevons Dieu qui daigne habiter en nous. Nous n’aurions jamais pu imaginer un privilège aussi grand. Dans plusieurs de ses lettres, saint Paul nous rappelle que « nous sommes le temple de Dieu ».

     

     

     

    Si Jésus fait de nous sa demeure, c’est au nom de l’amour qu’il nous porte. Cela suppose de notre part un profond respect et une sincère docilité. Il est hors de question de déplaire à ce Dieu qui vient en nous par amour. Il est important de vivre en harmonie avec lui, une harmonie pleine de confiance et d’amour. C’est le message que Jésus nous adresse en ce jour : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, et nous établirons chez lui notre demeure. » Aimer, c’est avant tout écouter et accueillir la Parole du Christ. La Parole d’un tel Maître ne ressemble en rien à celle des hommes. A travers lui, c’est le Père qui vient à nous et se révèle.

     

     

     

    Il y a une troisième complicité : Jésus nous parle d’une troisième personne qui prendra en charge ses disciples : c’est l’Esprit Saint. Il agira à la manière d’un avocat, d’un défenseur. Il veillera à faire correspondre l’enseignement de Jésus aux difficultés nouvelles qui ne manqueront pas de surgir. Cette promesse du Christ nous rejoint dans un monde qui connaît bien des bouleversements. Chaque jour, les médias nous parlent de guerres, de violences et de scandales. Le chômage et la précarité sont  des fléaux qui frappent de plus en plus de monde. C’est dans ce monde bouleversé que nous avons à vivre l’Evangile du Christ. L’Esprit saint est là pour nous aider à le mettre en pratique jour après jour.

     

     

     

    Les premiers chrétiens ont eux aussi connu des difficultés. Beaucoup venaient d’un monde païen. Ils avaient sincèrement adhéré à la foi et vivaient dans la charité. Or voilà que des chrétiens d’origine juive  prétendaient imposer leur des traditions qui venaient de la loi de Moïse. Mais ces nouveaux venus leur répondaient : « Nous n’avons rien à voir avec la loi de Moïse ; c’est à Jésus Christ que nous nous sommes convertis ». La loi de Moïse avait été une étape très importante dans l’histoire du Peuple de Dieu. Avec Jésus elle n’est pas abolie ; bien au contraire, avec lui, nous sommes entrés dans une nouvelle alliance. Sa présence dans notre vie et notre monde vient tout bouleverser. Il ne suffit plus de respecter une loi et des interdits. Ce qui nous est proposé c’est de plonger dans cet océan  d’amour qui est en Dieu. Si nous faisons cela, plus rien ne peut être comme avant.

     

     

     

    Tout cela nous parle de la mission de l’Eglise. Le premier concile de Jérusalem a mis les choses au point : l’Eglise n’est pas une institution close sur elle-même. Elle n’a pas à annexer les hommes en leur imposant des traditions et des structures rigides. Notre pape François nous le dit à sa manière : « Une Eglise fermée sur elle-même finit par sentir le renfermé. » Il est essentiel qu’elle soit ouverte au monde. Les nouveaux convertis n’ont pas à se dépouiller de leur origine culturelle ni de leurs valeurs humaines.

     

     

     

    Bien sûr, il y aura toujours des esprits chagrins pour croire que l’ouverture au monde est un abandon de la foi et que la diversité des cultures est une entorse à l’unité. Les responsables de l’Eglise primitive n’en ont pas jugé ainsi. Guidés par l’Esprit Saint, ils ont voulu qu’elle soit ouverte à tous. Le Concile Vatican II nous l’a rappelé à sa manière : la foi n’est pas liée à des rites liturgiques ni à des prescriptions religieuses. Elle doit commander toute notre vie ; nous n’avons pas à souhaiter que tous les chrétiens soient bâtis sur le même modèle. Ce qui est premier c’est notre amour pour le Christ.

     

     

     

    La lecture de l’Apocalypse nous adresse un message de la plus haute importance. Elle nous redit à sa manière la foi de Pâques : la résurrection de Jésus ouvre un monde neuf et tout autre. Nous savons que dans la tradition biblique, la ville de Jérusalem est le lieu que Dieu a choisi pour habiter parmi les hommes. Mais l’Apocalypse nous parle de la « Jérusalem nouvelle » ; et là, c’est tout autre chose car elle « descend du ciel ». Il n’y a plus besoin de temple pour signifier la présence de Dieu. Il est l’Agneau victorieux des temps nouveaux.

     

     

     

    Les lectures de ce dimanche nous disent que l’Eglise n’est pas d’abord une administration ni « une ONG » (pape François). C’est d’abord une communauté de frères et de sœurs. Notre pape nous dit qu’elle est « née du cœur de Dieu ». A travers notre manière de vivre, nous disons quelque chose de l’amour de Dieu. En ce dimanche, il est présent parmi nous puisque nous sommes réunis en son nom. C’est avec nous, avec nos pauvres moyens, qu’il veut construire une Eglise plus missionnaire et plus engagée au service des autres. « Seul l’amour nous sauvera » (Pape François.

     

     

     

    En ce mois de Mai, nous nous tournons vers la Vierge Marie notre Maman du ciel. Elle ne cesse de nous redire : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Elle était avec les apôtres qui se préparaient à recevoir l’Esprit Saint en vue de la mission. Elle est aussi avec nous aujourd’hui. Sa présence vient raviver notre foi, notre lien profond avec Jésus Christ, notre désir de le suivre sur le chemin vers la Maison du Père. En ce jour, nous te prions, Seigneur : « envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre ». Fais que notre humanité s’ouvre à la paix et à la joie. Amen

     

     

     

    Sources : Revues Feu Nouveau et Dimanche en paroisse,  Lectures bibliques des dimanches © (A.Vanhoye), Commentaires du missel communautaire (A. Rebré), Homélies pour l’année D (A Brunot)

     


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    Homélie du 3ème dimanche de Pâques

     

     

     

     

     

     

     

    En ce 3ème dimanche du temps Pascal, l’Eglise nous propose le récit des apparitions de Jésus sur les rives du lac de Tibériade. C’était après la Passion : Jésus avait été jugé, flagellé puis mis à mort sur une croix. Au moment de son procès, Pierre avait renié trois fois son maître. Complètement désemparé, il décide, avec ses compagnons, de reprendre son ancien métier. C’est là que Jésus les rejoint et se manifeste à eux. Il le fait d’une manière discrète. Il se rend présent à leur vie quotidienne d’une manière naturelle. Après leur avoir demandé s’ils avaient du poisson, il leur demande de jeter les filets sur la droite de la barque. Le résultat est tellement extraordinaire qu’ils ne peuvent remonter le filet.

     

     

     

    Cette pêche miraculeuse, tout comme la multiplication des pains, nous montre la surabondance des dons de Dieu. Ces 153 poissons représentent toutes les espèces connues à l’époque. Cette pêche symbolise l’univers entier que le Christ veut rassasier. Elle est le signe d’une intervention qui dépasse toutes les forces humaines. C’est la marque du Dieu vivant. C’est aussi l’annonce de la mission qui sera confiée à Pierre. Lui qui, par trois fois, avait renié le Christ se verra pardonné. Il deviendra le berger du troupeau que Jésus va lui confier. Mais rien ne sera possible sans un amour inconditionnel envers le Christ.

     

     

     

    Ce retournement de situation, nous le voyons encore aujourd’hui. Des hommes et des femmes qui avaient une vie complètement ratée ont rencontré le Christ. Leur vie a été transfigurée. Eux qui étaient des déshérités, des épaves, des déchets, ont connu un destin merveilleux. Le Christ a changé leur vie. C’est grâce à ce pardon qu’ils sont devenus des témoins de la foi. C’est important pour nous, Nous ne pourrons être des témoins du Christ  sans une vraie rencontre avec lui.

     

     

     

    La première lecture nous montre les apôtres qui sont devenus des missionnaires. Aujourd’hui, nous les voyons devant le même tribunal qui a condamné Jésus. Malgré toutes les menaces qui pèsent sur eux, ils n’hésitent pas à affirmer leur foi. Ils choisissent d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Ils proclament haut et fort que Jésus est ressuscité. Dieu l’a élevé au rang de chef et sauveur de son peuple pour qu’il apporte le pardon des péchés. C’est ainsi que l’Esprit Saint a fait de ces hommes peureux des missionnaires courageux.

     

     

     

    Nous chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes appelés à témoigner de notre foi dans le monde d’aujourd’hui. La tentation est grande d’obéir à la mentalité ambiante. Il y a des jours où il faut dire la vérité et dénoncer les injustices. Nous vivons dans un monde souvent hostile ou indifférent à la foi. C’est là que nous sommes envoyés pour témoigner de notre foi en Jésus ressuscité. Beaucoup le font au péril de leur vie. Voici quelques extraits d’un témoignage de chrétiens qui subissent une persécution terrible

     

     

     

    « Dans mon pays, toute personne soupçonnée d’être chrétienne est emprisonnée ou exécutée. Dans mon pays, on envoie des familles entières dans des camps. Les chrétiens ont un traitement spécial, ils travaillent davantage, 18 heures par jour, et on leur réserve les travaux les plus pénibles. Ils n’ont pas le droit de lever la tête ou de regarder le ciel… Dans mon pays, les chrétiens ne renient jamais leur foi. J’étais impressionnée de les voir se tenir par la main et chanter avec beaucoup de joie autour des mourants. Un jour, j’ai vu les gardes, les ayant surpris, leur marteler le visage à coups de pied pour les défigurer… Un jour j’ai désobéi aux ordres, et pour cela j’ai passé 7 années en camp. J’y ai rencontré des chrétiens pour la première fois.

     

     

     

    À ma sortie, bien que courbés, ils m’imploraient des yeux : « cette liberté n’est pas seulement pour toi ; tu as été libérée pour parler de nous ». Non, je n’oublierai jamais cette lumière dans leurs yeux. Aujourd’hui, grâce à eux, je crois en Jésus et je veux témoigner de ce que j’ai vu : Il n’y a pas d’endroit plus terrible sur terre pour les chrétiens que mon pays. (AED) Ce témoignage nous interpelle tous.

     

     

     

    Le texte de l’Apocalypse de Saint Jean nous dit que cette confiance des chrétiens persécutés n’est pas vaine. Le triomphe du Christ nous est présenté comme une grandiose liturgie qui se déploie en plein ciel. Avec saint Jean, nous sommes invités à rendre gloire pour le triomphe du Christ. Bien sûr, il y a des catastrophes, des persécutions, des violences de toutes sortes. Mais au cœur de ces épreuves, nous assistons à des gestes de solidarité et de bonté. Cette puissance de l’amour est une force contagieuse que rien ni personne ne peut arrêter. En définitive c’est l’amour et non le mal qui aura le dernier mot.

     

     

     

    Comme Pierre, nous nous jetons à l’eau pour venir à toi, Seigneur. Donne-nous de partager notre espérance et de témoigner de ton amour pour notre humanité.

     

     

     

    Sources : Revues Feu Nouveau et Dimanche en paroisse, Homélies pour l’année C (A. Brunot), Lectures bibliques des dimanches © (A.Vanhoye), Commentaires du missel communautaire (A. Rebré), Site Internet Aide à l’Eglise en détresse)

     

    Abbé Jean Compazieu  

     

     

     


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    Cellules souches : l'Eglise collabore avec les experts

     

     

    CELLULES SOUCHES

    CELLULES SOUCHES EMBRYONNAIRES

     

     

     

    ROME, 11 avril 2013 (Zenit.org) - Pour « influencer culturellement la société en indiquant des modèles de recherche d’excellence » et « en harmonie avec les plus hautes valeurs morales de la dignité de l’être humain dès sa conception », le Conseil pontifical de la culture souhaite promouvoir « une logique du dialogue et de la collaboration à différents niveaux », notamment en collaborant « avec les universitaires, les instituts de recherche et les universités les plus prestigieux au monde ».

     

     

     

    C’est ce qu’a dit Mgr Tomasz Trafny, du département scientifique du Conseil pontifical de la culture, en présentant la conférence internationale "Médecine régénérative: changement fondamental dans la science et dans la culture" (11- 13 avril 2013) le 9 avril au Vatican.

     

     

     

    « Nous croyons qu’en unissant nos forces, non seulement nous pouvons soutenir des initiatives d’une grande valeur intrinsèque et d’un grand bénéfice pour l’humanité, mais nous pouvons aussi influer sur l’avenir de la recherche, de la culture et de la perception de l’homme », a-t-il affirmé.

     

     

     

    Intervention de Mgr Tomasz Trafny

     

     

     

    En faisant, hier, avec le cardinal Gianfranco Ravasi, une réflexion plus approfondie sur le projet que nous vous présentons, nous nous sommes rendu compte que nous nous trouvons devant quelque chose de beaucoup plus structuré en comparaison avec nos prévisions initiales d’il y a quelques années, lorsque nous avons conçu le parcours à suivre. En réalité, la Conférence internationale qui commencera demain fait partie d’un projet qui a évolué. Et ceci grâce à la générosité, à la détermination et à la passion de nombreuses personnes issues de différentes communautés : celle de la fondation Stem for Life, avec sa présidente, Madame Robin Smith, et ses collaborateurs, la communauté scientifique, avec une foule de noms que nous ne pouvons pas énumérer ici, celle des bienfaiteurs, celle des acteurs des media, c’est-à-dire les journalistes, ainsi que celle des acteurs de la pastorale à différents niveaux. Tous nous ont encouragés, poussés, permettant qu’à partir d’une première initiative, presque timide, nous arrivions à un engagement plus dynamique et efficace. Il y a trois groupes de mots qui décrivent au mieux notre chemin. La première série est liée aux objectifs que nous nous sommes fixés en préparant le Congrès international de 2011.

     

     

     

    Ce sont trois termes : comprendre, connaître, étudier. Nous voulions comprendre quelles pouvaient être les conséquences, sur la société et sur la culture, des recherches dans le champ de la médecine régénérative en général, et sur les cellules souches adultes en particulier. Le parcours initial était logique, modeste par certains aspects - seulement trois verbes  - : comprendre, connaître, étudier. Il nous était apparu très clairement qu’il n’est pas possible de comprendre l’impact et les dynamiques culturelles de la recherche sans la connaître d’abord, et qu’on ne pouvait pas la connaître sans commencer par l’étudier.

     

     

     

    Nous avons donc entrepris un voyage d’étude, de connaissance et de réflexion, de compréhension au cours duquel de nombreux scientifiques nous ont aidés, et nous leur en sommes reconnaissants. Cette perspective d’étude et de réflexion constante demeure toujours valide, parce que la recherche progresse et nous, nous ne voulons pas la suivre, mais plutôt l’accompagner.

     

     

     

    Mais avant même l’initiative que nous avons promue en novembre 2011, il s’est vérifié un fait qui a influé sur notre parcours et qui a permis de mieux l’articuler : un de nos collègues et collaborateurs a mené une recherche journalistique basée sur des interviews, en posant une simple question aux personnes : qu’est-ce que les cellules souches ? Les réponses n’étaient ni uniformes ni prévisibles et, dans certains cas, elles auraient même pu être amusantes, si ce n’est qu’elles révélaient une grande confusion et une certaine forme de désarroi. Nous avons alors compris que le parcours initial, basé sur les trois verbes comprendre, connaître étudier, devait être enrichi par trois autres termes : traduire, former, diffuser. Nous nous sommes rendu compte que la science contemporaine paraît de plus en plus souvent hermétique et impénétrable aux non experts et qu’elle nécessite donc une traduction, sans laquelle  il devient parfois difficile, voire impossible, d’en suivre les développements. Ainsi, la première conférence internationale a déjà indiqué une voie à suivre, à travers, précisément, les trois concepts déjà cités : traduire, former, diffuser.

     

     

     

    Nous nous sommes alors surtout centrés sur le premier, en demandant aux intervenants de rendre leur savoir plus accessible à ceux qui n’ont pas de formation scientifique. Mais aussitôt après la conférence, nous nous sommes efforcés de distinguer des parcours de formation et de diffusion possibles pour une vulgarisation auprès du grand public. La publication de l’ouvrage The Healing Cell fait partie de ce parcours, et nous sommes heureux d’avoir pu le présenter l’année dernière, en édition limitée, au pape Benoît XVI.

     

     

     

    A ces deux parcours, organisés chacun autour de trois concepts, s’en rajoute aujourd’hui un troisième, ambitieux, qui nous renvoie à trois autres concepts qui nous inspirent et nous guident. Ce sont les mots : influencer, soutenir, collaborer. Aujourd’hui, en effet, nous nous sentons poussés par un désir d’influencer culturellement la société  en indiquant des modèles de recherche d’excellence qui sont pourtant en harmonie avec les plus hautes valeurs morales de la protection de la vie et de la dignité de l’être humain dès sa conception. Cependant, nous sommes conscients qu’on ne peut pas influencer la société et la culture de manière permanente sans un soutien constant et prévoyant de la part des responsables religieux, sociaux, politiques, de la communauté des entrepreneurs et des bienfaiteurs  prêts à s’engager dans le développement de projets de recherche scientifique, bioéthique ou culturel à long terme. Enfin, nous sommes convaincus que, pour pouvoir influencer sensiblement la culture, il faut savoir dépasser les préjugés et les antagonismes, en promouvant une logique du dialogue et de la collaboration à différents niveaux.

     

     

     

    Voilà pourquoi nous nous sentons appelés à collaborer avec les universitaires, les instituts de recherche et les universités les plus prestigieux au monde. En effet, nous croyons qu’en unissant nos forces, non seulement nous pouvons soutenir des initiatives d’une grande valeur intrinsèque et d’un grand bénéfice pour l’humanité, mais nous pouvons aussi influer sur l’avenir de la recherche, de la culture et de la perception de l’homme. Voilà pourquoi nous désirons vous inviter, justement en tant que journalistes, à collaborer avec nous, à nous rendre visite les jours prochains pendant la Conférence internationale ; vous pourrez ainsi transmettre le message positif, encourageant et optimiste du soutien de l’Église à une recherche éthique de qualité, que ce soit auprès des savants afin qu’ils n’aient pas de doutes sur notre engagement, ou auprès des personnes confrontées au drame des maladies dégénératives et qui attendent de la recherche des signes d’espérance.

     

     

     

    Traduction d’Hélène Ginabat

     

     

     

     

     


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    ART : PICASSO

     

    Pablo Picasso (1881 - 1973)

     

    Le grand maître du XXe siècle

     

     

     

     

     

     

     

    L'enfant, né le 25 octobre 1881 à Malaga, en Andalousie, au sud-est de l'Espagne, a voulu imiter son père, décorateur de salles à manger, qui arrêta de peindre lorsqu'il prit conscience du talent de son fils. Avant même de savoir marcher, le petit Pablo s'agrippe à son crayon, ce «lapiz» qui est le premier mot qu'il prononce.

     

    ART : PICASSO

     

     

     

     

    Mais il faut se former : celui qui n'hésite pas à signer ses dessins par «Yo, el rey» («Moi, le roi») part à 14 ans à la découverte de la peinture espagnole à travers tout le pays, avant de réussir brillamment le concours d'entrée à l'école des beaux-arts de Barcelone, ville alors en pleine effervescence.

     

     

     

    C'est le temps des premiers ateliers et de la première exposition avec des œuvres au style encore académique. Le souvenir du jeune peintre perdure dans le musée qui lui est consacré, au cœur du quartier gothique, dans la calle Moncada. Mais Paris, passage obligé de tout artiste à la Belle Époque, l'attend...

     

     

     

    La Belle Époque parisienne

     

     

    ART : PICASSO

     

    En 1900, Montmartre est un vivier d'artistes aux têtes pleines d'idées mais aux poches vides.

     

     

     

    À 20 ans, Picasso y voit la vie en «bleu», de la couleur dont il peint les tableaux de cette première période.

     

     

     

    La légende dit que l'on doit l'omniprésence de ces tons bleutés au prix imbattable d'un stock de tubes...

     

     

     

    Il hante alors les musées, les cabarets, les cirques et bien sûr les cafés tout en partageant une chambre avec son ami le poète Max Jacob, à peine plus argenté.

     

     

     

    En 1904, avec des amis peintres, il installe son atelier dans un vieux bâtiment délabré, le Bateau-Lavoir.

     

     

     

    Un jour, une jeune fille vient s'y abriter de l'orage : il s'agit de Fernande Olivier. Elle sera son premier amour et son premier modèle.

     

     

     

    Les toiles deviennent roses ! Les amateurs commencent à apprécier son style, comme Ambroise Vollard ou Léo et Gertrude Stein qui lui achètent un lot d’œuvres.

     

     

     

    La fin de la vie de bohème n'est pas loin !

     

     

     

    Des cubes pour une révolution

     

     

     

    C'est une promenade au musée de l'Homme qui a changé le cours de l'histoire de l'art : en 1907, Picasso y découvre l'art «nègre», originaire d’Afrique subsaharienne, avec ses formes géométriques simples qu'il met aussitôt en application dans ce qu'il veut être son magnus opus : Les Demoiselles d'Avignon.

     

     

     

    C'est le tableau du scandale : en quelques coups de pinceau, il désarticule les visages, devenus des masques, brise les corps nus et met à bas les règles de la peinture héritées de la Renaissance.

     

     

     

    Qu'importent les cris d'Henri Matisse : avec Georges Braque, Picasso se lance dans des compositions où les formes semblent réduites à des cubes. Le «cubisme» est né.

     

     

     

    Ce nouveau mouvement, présenté comme le point de départ de l'art moderne, ne s'embarrasse plus de l'idée de vraisemblance qui a fait les beaux jours de la peinture classique.

     

     

     

    Allant encore plus loin que son maître Cézanne, le peintre préfère adopter les lignes fortes des primitifs, en particulier espagnols et africains.

     

     

     

    Picasso vient de donner un formidable coup de pied dans la fourmilière de l'art !

     

     

     

    Entre ombre et soleil

     

     

    ART : PICASSO

     

    Le public, même s'il comprend mal cette nouvelle tendance, achète : Picasso devient riche et quitte le Bateau-Lavoir, puis bientôt se sépare de Fernande qu'il remplace par Eva (Marcelle, en réalité) Humbert.

     

     

     

    Dans le Midi, il développe ce qu'il appelle les «procédés papéristiques et pusiéreux (sic)» de Braque : la technique des papiers collés.

     

     

     

    Pablo Picasso, Olga, 1923, collection privée (DR)L'arrivée de la Grande Guerre sonne le début des malheurs : les amis de Picasso (Braque, Apollinaire, Derain...) partent au front tandis qu'Eva meurt de tuberculose.

     

     

     

    Il est temps de partir : ce sera Rome. Il y fait moisson de souvenirs, emportant les images des statues antiques et des œuvres des plus grands peintres.

     

     

     

    Il rencontre dans le même temps le monde des danseurs de la célèbre compagnie Diaghilev pour lequel il fait les décors et costumes du ballet Parade, au théâtre du Châtelet (Paris), le 18 mai 1917.

     

     

     

    Scandale ! Mais Picasso se moque des quolibets : il est tombé sous le charme russe de la belle Olga qu'il épouse en 1918 selon le rite orthodoxe.

     

     

     

    Quelques semaines plus tard, le jour de l'Armistice, son vieil ami Guillaume Apollinaire succombe à la grippe espagnole. C'est toute la jeunesse de Picasso qui disparaît avec lui.

     

     

     

    Créer avec des riens

     

     

     

    Entre ses visites au Tout-Paris, il observe d'un œil les agitations du monde de l'art, bousculé par le dadaïsme puis le surréalisme. Après être revenu quelque temps au style figuratif, il se laisse entraîner par la lame de fond déclenchée par Breton et entreprend de créer des œuvres à partir de vieux clous ou de serpillières. Avec ces assemblages, il se fait sculpteur pour donner vie par exemple à une chèvre à partir d'un panier.

     

     

     

    Olga, qui ne s'intéresse que de loin à son travail, doit s'effacer face à la jeune Marie-Thérèse, rencontrée dans la rue. «Nous allons faire de grandes choses ensemble !» lui dit-il. La suite lui donna raison...

     

     

     

    Sportive, pleine de vie et de bonne humeur, Marie-Thérèse devient omniprésente dans les toiles du maître qui, pour célébrer ses formes, revient à un style plus figuratif.

     

     

     

    L'amant admiratif se fait minotaure puis père attentionné pour la petite Maïa, née en 1935. Mais il a du mal à jongler entre les deux femmes, les deux familles : il est en plein désarroi et l'inspiration semble l'avoir quitté.

     

     

     

    En juillet 1936, la guerre civile commence à déchirer l'Espagne. Picasso, qui n'a pas été détourné de ses priorités politiques par la rencontre avec Dora Maar en 1935, prend position contre le général Franco par attachement viscéral à la liberté.

     

     

     

    Plein de reconnaissance pour ce soutien, le gouvernement républicain le nomme conservateur in absentis du musée du Prado à Madrid, alors assiégé.

     

     

     

    Après avoir multiplié les dons aux Républicains espagnols, il accepte de s'engager de façon plus symbolique en se lançant dans la réalisation d'une toile pour le pavillon espagnol de la future exposition universelle.

     

     

     

    Le sujet de cette peinture s'impose de lui-même : le 26 avril 1937, l'aviation allemande a rasé la ville basque de Guernica, faisant 2 000 victimes civiles.

     

     

     

    Un peu plus d'un mois après, l'oeuvre est achevée et prête à devenir le symbole universel de la dénonciation de la barbarie : «La peinture n'est pas faite pour décorer les appartements, c'est un instrument de guerre, offensif et défensif, contre l'ennemi» (Pablo Picasso, «Conversation avec Christian Zervos», 1935).

     

     

     

    Pendant la débâcle, Picasso part à Royan puis, de retour à Paris, s'enferme chez lui pour travailler à cette peinture qualifiée de «dégénérée» par le régime nazi qui lui interdit d'exposer mais le ménage en raison de sa célébrité.

     

     

     

    Qu'importe ! Il continue de créer, comme cette célèbre tête de taureau née de l'assemblage d'une selle et d'un guidon trouvés dans la rue. À la Libération, il est fêté par ses amis comme par les anonymes qui voient en lui un symbole de ténacité contre l'adversité.

     

     

     

    Pablo Picasso, Portrait de Staline, 1953 (DR)Peu de temps après la fin de la guerre, Picasso s'inscrit au Parti communiste français qui jouit du prestige né de ses actions de résistance.

     

     

     

    S'associant à son idéal de «progrès et de bonheur de l'homme», il y rejoint nombre d'intellectuels, dont ses amis Éluard et Aragon, mais n'hésite jamais à montrer sa différence.

     

     

     

    En 1953, il fait de Staline un dessin aussitôt condamné par le Parti, qui eut préféré un portrait dans le goût du réalisme socialiste.

     

     

     

    Picasso choisit malgré tout de ne pas rompre avec ses amis, pour garder un lien avec le «peuple».

     

     

     

    En 1949, pour le Congrès mondial de la paix, il offre à l'organisation un dessin de colombe qui devient vite célèbre.

     

     

     

     

     

    Ensemble, ils se sont installés au soleil de Vallauris dont il fait sien l'amour de la céramique.

     

     

     

    Mais rapidement, Françoise se fatigue du «complexe de Barbe-Bleue» dont semble atteint Picasso qui, à 70 ans passés, continue à fréquenter ses anciennes amours... et à en chercher de nouvelles !

     

     

     

    Laissé seul dans le sud, le peintre entame vite une nouvelle liaison avec Jacqueline Roque, qui a 46 ans de moins que lui.

     

     

     

    Il l’épouse en 1961 après avoir déménagé au château de Vauvenargues.

     

     

     

    Mais c'est à Notre-Dame-de-Vie, à côté de Mougins, que celui que l'on célèbre comme «l'artiste du siècle» meurt le 8 avril 1973, à 92 ans.

     

     

     

    Il laisse derrière lui pas moins de 30.000 œuvres !

     

    (Source : « Hérodote.net »)

     

     

     

     

     

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    Première nomination pour le pape François

     

     

    ROME : 1ère NOMINATION IMPORTANTE DU PAPE FRANÇOIS

     

     

     

    Le P. José Rodríguez Carballo est nommé secrétaire de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée. En opérant ce choix, le pape a voulu donner un signe d’ouverture.

     

     

     

    ROME

     

    De notre envoyé spécial permanent

     

     

     

    Le cardinal brésilien Braz de Aviz a finalement eu gain de cause. Depuis longtemps, la Congrégation romaine pour les instituts de vie consacrée, qu’il préside, se trouve confrontée à l’effervescence théologique et pastorale des religieuses américaines. Plus largement, ce « ministère des religieux » administre les relations, pas toujours faciles, entre Rome et 190 000 religieux et 750 000 religieuses à travers le monde. Avec son « numéro deux » jusqu’en octobre 2012, Mgr Joseph Tobin, ancien supérieur général des rédemptoristes, ils avaient choisi de construire avec les religieuses américaines un dialogue certes lent, mais constructif. Cela n’avait pas été du goût des évêques américains, qui avaient obtenu de Benoît XVI le renvoi aux États-Unis de Mgr Tobin comme archevêque d’Indianapolis.

     

    La première nomination importante du pape jésuite François, luimême issu de la vie consacrée, doit, dans ce contexte, être comprise comme un signe majeur. Il a, en effet, nommé secrétaire de ce dicastère le ministre général de l’ordre franciscain des frères mineurs, le P. José Rodríguez Carballo, 59 ans. Outre le symbole (le pape François nomme le 119e successeur de saint François à un poste crucial pour la régulation de la vie religieuse dans l’Église), il faut voir dans cette nomination un double choix. D’une

     

    part, le pape a décidé de faire appel à un membre d’un ordre religieux ancien, habitué à affronter les bonheurs et les malheurs de la vie consacrée, et donc apte à en ausculter les nouvelles évolutions aujourd’hui.

     

    Et d’autre part, mené par la qualité d’écoute du cardinal Braz de Aviz, le nouvel attelage devrait poursuivre de façon féconde le dialogue avec les turbulentes religieuses américaines.

     

    Les nominations devraient se poursuivre dans les prochaines semaines.

     

    Ces jours-ci, les principaux chefs de dicastère sont reçus à la Maison Sainte-Marthe, où le pape a pris ses quartiers. Mais il multiplie également les contacts officieux.

     

    Chacun à Rome attend d’abord une réorganisation de la Curie, de façon à lui donner un caractère plus opérationnel.

     

    « Elle doit être au service du pape et non l’inverse », répète-t-on. Par ailleurs, le pape François pourrait vouloir à ses côtés un véritable « conseil des ministres » à même de traiter les affaires de façon concertée. Autre chantier : une meilleure articulation entre Rome et les épiscopats locaux. Il pourrait être envisagé de donner un essor au Synode des évêques et notamment à son conseil constitué à la fin de chaque assemblée générale ordinaire.

     

    FRÉDÉRIC MOUNIER (La Croix, 8/04/13)

     

     

     

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