• Marie, née sans péché ?

     

    MARIE SANS PÉCHÉ

     

    Nous fêtons le 8 septembre la naissance de Marie, que l'on dit "née sans péché". Comment se reconnaître dans une telle figure de sainteté ? La réponse du P. Jacques Nieuviarts dans l'émission Mille questions à la foi, sur Radio Notre-Dame (5-12-2012).

     

     

    Marie sans péché, est-ce dans les textes ?

     

    J. N. : Ce que les Evangiles nous disent de Marie se trouve principalement dans les deux premiers chapitres de Luc. On voit aussi Marie au pied de la Croix, notamment dans l'Evangile de Jean. On la sait présente tout au long de la vie de Jésus et dans les débuts de l'Eglise. Dans le texte de l'Annonciation, l'ange Gabriel apparaît à une jeune fille nommée Marie, en Galilée. Il lui annonce la venue de Dieu en elle, et Marie répond Oui.

     

     

     

    Là on parle de la virginité de Marie. Mais Marie sans péché ne figure pas dans l'Evangile ?

     

    J. N. : Non, pas vraiment. Mais il faut se souvenir que dans la foi chrétienne, tout ce que l'on dit de Marie provient de ce que l'on a découvert de Jésus. La foi des premiers siècles, en se déployant, a dû trouver ses mots et se définir en s'affrontant à une pensée souvent contraire, à des courants de division, à des hérésies... Ce sont les conciles des premiers siècles qui sont parvenus à dire avec clarté que Jésus était vrai Dieu et vrai homme. Dès lors, s'il est vrai Dieu et vrai homme, Marie est mère de Dieu ! Et Marie, étant mère de Dieu, n'a pas pu connaître le péché. D'où cette affirmation : Marie est conçue sans péché.

     

     

     

    Si elle est conçue sans péché, cela veut-il dire que tout au long de sa vie, elle ne s'énerve jamais, ne se met jamais en colère, enfin toutes ces petites choses que l'on connaît ?

     

    J. N. : Quand on dit que Marie est conçue sans péché, cela veut dire que dès le début, elle est dans la clarté totale. Elle est dans une disponibilité totale, une terre vierge sur laquelle Dieu peut écrire son projet. Après, s'est-elle mise en colère ? J'imagine que oui, elle n'a pas été exemptée de vivre une vie humaine. Seulement elle a vécu dans la clarté totale de Dieu. Il y a des colères qui endommagent les autres, et il y a de saines colères, Jésus en a eu lui aussi.

     

     

     

    Mais ce qu'on appelle le péché, cette séparation d'avec Dieu, elle ne l'a pas connu du tout ?

     

    J. N. : C'est inconcevable. Elle en a été préservée entièrement, c'est la foi de l'Eglise. Corrélativement, on affirme aussi l'Assomption de Marie, qui dit qu'elle n'a pas connu non plus la dégradation de la mort. Les deux dogmes de l'Immaculée Conception et de l'Assomption datent respectivement de 1854 et de 1950, et sont liés.

     

     

     

    C'est bien à Lourdes que Marie a dit à la petite Bernadette : « Je suis l'Immaculée Conception » ?

     

    J. N. : Oui, en 1858, Marie le lui dit en patois, et Bernadette répète jusque chez le curé Peyramale cette affirmation qu'elle ne comprend pas, et qui laisse le curé étourdi d'entendre de la bouche de cette illettrée l'affirmation que l'Eglise vient de prononcer quatre ans plus tôt.

     

     

     

    Cela prouve que c'était important pour la foi ? Tout de même, il n'y a que les catholiques qui reconnaissent Marie sans péché !

     

    J. N. : C'est exact. Tous les chrétiens reconnaissent Marie mère de Dieu, mais seuls les catholiques insistent sur le dogme de l'Immaculée Conception. Pour notre foi, c'est une manière d'aller plus loin dans la compréhension de Marie.

     

     

     

    Dans notre vie quotidienne, qu'est-ce que cela dit ?

     

    J. N. : Cela dit ce qui se révèle en nous, cette clarté de Dieu qui peut s'installer petit à petit. L'immaculée Conception, l'Eglise l'affirme uniquement de Marie. A ce titre elle est différente de nous. Marie, telle que les Evangiles la présentent et telle que la foi de l'Eglise la comprend, nous montre ce que devient un être quand il se laisse toucher intégralement par l'Evangile. Et nous rencontrons des gens qui vivent de cette clarté totale, et qui sont en très grande proximité avec Marie.

     

     

     

    Cela veut dire que même si nous ne sommes pas conçus sans péché, nous pouvons essayer de ressembler à Marie ?

     

    J. N. : Je le crois, parce que nous ne sommes pas faits pour vivre dans le péché. Le péché, c'est une corrosion, une usure dans notre relation avec Dieu. Nous sommes faits pour vivre dans cette clarté et cette intimité de Dieu, ce choix de Dieu de notre part qui transforme notre vie et nos relations quotidiennes.

     

     

     

    Mais comment faire au jour le jour ?

     

    J. N. : Au jour le jour, il faut faire comme Marie : être disponible à une parole qui vient de Dieu. Ce n'est pas de nous que viendra la transformation, c'est d'une parole entendue, que nous laisserons irriguer notre vie. Marie donne pleinement sa vie, Jésus appelle à le suivre, il dit au pécheur : « Tu es pardonné », à la femme adultère « Va et ne pèche plus »... Quand nous laissons toutes ces paroles imprégner notre cœur, elles bouleversent notre vie et petit à petit la rapprochent de Dieu. C'est cela que Marie a vécu, cette proximité infinie. C'est pourquoi elle nous est présentée comme un modèle, bien qu'elle soit, comme disent les textes, « de notre race ».

     

     

     

    Cela veut-il dire qu'il faut lire un passage de la Bible tous les jours ?

     

    J. N. : Bien sûr ! Il faut pratiquer une écoute attentive de la Parole, une écoute amoureuse aussi. Quand l'Evangile dit que Marie « gardait toutes ces choses en son cœur », elle qui vivait avec les Ecritures de son peuple, ce qu'elle gardait dans son cœur, c'est cette rencontre de Dieu. Et cette rencontre très spécifique, elle la faisait en voyant vivre Jésus, qui l'a plus d'une fois désarçonnée. Comment faisait-elle pour vivre ? Comme vous et moi, en essayant de retrouver où était le cap, et c'était pour elle dans cet enracinement dans la Parole de Dieu. La tradition chrétienne a d'ailleurs beaucoup représenté Anne, la mère de Marie, en train d'apprendre à sa fille toute petite à lire la Torah.

     

     

     

    Si je comprends bien, ce dogme n'est pas fait pour nous éloigner de Marie, mais pour nous montrer qu'on peut devenir comme elle.

     

    J. N. : Il nous montre que c'est possible dans un être, et que c'est un aimant pour nos vies.

     

     

     

    Possible dans un être, mais pour nous ? Pouvons-nous, non pas être conçus, mais devenir sans péché ?

     

    J. N. : Je crois que c'est notre désir le plus profond. Et Marie dans l'Evangile nous montre que c'est possible, concrètement possible. Vous et moi, touchés par l'Evangile, pouvons rayonner de l'Evangile. Alors on pourra dire un jour de nous aussi : « En eux le Verbe s'est fait chair », « la Parole de Dieu a pris corps ».

     

    Propos recueillis par Sophie de Villeneuve, décembre 2012


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    L’ASSOMPTION

     

    ASSOMPTION DE LA VIERGE

     

    "Nous affirmons, Nous déclarons et Nous définissons comme un dogme divinement révélé que l'Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la vie céleste." C'est par ces mots que, le 1er novembre 1950, Pie XII proclamait le dogme de l'Assomption par la constitution apostolique Munificentissimus Deus. Un événement qui prend sa source dans la tradition de l'Église, longuement mûrie par un siècle de théologie mariale.

     

     

     

    On ne sait pourtant rien de la fin de la vie terrestre de Marie. Seul un écrit apocryphe du Ve siècle, La Dormition de Marie, évoque ses derniers instants. Entourée par les apôtres en prière, elle est emmenée au paradis par le Christ.

     

     

     

    Très tôt, en effet, les chrétiens ont eu le pressentiment que la Mère de Dieu, préservée de tout péché, ne pouvait pas avoir connu la corruption de la mort. Une intuition qui sera ensuite approfondie par les Pères de l'Église, en particulier saint Jean Damascène. Au VIe siècle, la fête de la Dormition est déjà célébrée en Orient, vers la mi-janvier. Plus tard, l'empereur Maurice (582-602) la fixera définitivement au 15 août.

     

     

     

    Une fête dont la tradition est héritée de l'Église d'Orient

     

     

     

     

    La fête arrive à Rome grâce au Pape Théodore (642-649), originaire de Constantinople. Elle se diffuse petit à petit en Occident : en 813, le Concile de Mayence l'impose à l'ensemble de l'Empire franc. Peu à peu, la fête va prendre le nom d'Assomption, même si la différence entre Assomption et Dormition reste ténue (lire encadré), et l'Église ne ressent pas le besoin d'ériger en dogme cette croyance.

     

     

     

    C'est après la proclamation par Pie IX du dogme de l'Immaculée Conception, dans le grand courant de dévotion mariale du XIXe siècle, que des pétitions commencent à affluer à Rome pour que soit officiellement défini le dogme de l'Assomption. De 1854 à 1945, huit millions de fidèles écriront à Rome en ce sens ! Chiffre auquel il faut ajouter les pétitions de 1 332 évêques (représentant 80 % des sièges épiscopaux) et 83 000 prêtres, religieux et religieuses. Face à ces demandes répétées, Pie XII, par l'encyclique Deiparae Virginis, publiée en mai 1946, demande à tous les évêques du monde de se prononcer. La réponse est quasi unanime : 90 % des évêques y sont favorables. La plupart des 10 % restant s'interrogent sur l'opportunité d'une telle déclaration, seulement six évêques émettant des doutes sur le caractère "révélé" de l'Assomption de Marie.

     

     

     

    Des célébrations grandioses accompagneront la proclamation du dogme de l'Assomption. Celui-ci reste à ce jour le seul cas où l'infaillibilité pontificale, telle que définie à Vatican I, a été mise en oeuvre. Parmi ces célébrations, on notera le couronnement par Pie XII d'une statue de la Vierge, dans la crypte de Saint-Pierre de Rome, avec une couronne offerte par les lecteurs du Pèlerin et de La Croix !

     

     

     

    L' Assomption met en valeur une dimension essentielle de la foi chrétienne : à l'école de Marie, accueillir le don de Dieu dans sa vie, célébrer cette grâce qui élève les humbles et rabaisse les puissants

     

     

    (Croire.com)


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    PRIERES À MARIE

     

     

    PRIÈRES À MARIE

     

     

     

     

    Léonce de Grandmaison (1868-1927)

     

     

     

     

     

    Sainte Marie, Mère de Dieu,

     

    garde-moi un cœur d'enfant,

     

    pur et transparent comme une source ;

     

    obtiens-moi un cœur simple,

     

    qui ne savoure pas les tristesses ;

     

    un cœur magnifique à se donner,

     

    tendre à la compassion,

     

    un cœur fidèle et généreux

     

    qui n'oublie aucun bienfait

     

    et ne tienne rancune d'aucun mal.

     

    Fais-moi un cœur doux et humble,

     

    aimant sans demander de retour,

     

    joyeux de s'effacer dans un autre cœur

     

    devant ton divin Fils ;

     

    un cœur grand et indomptable,

     

    qu'aucune ingratitude ne ferme,

     

    qu'aucune indifférence ne lasse ;

     

    un cœur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ,

     

    blessé de son amour

     

    et dont la plaie ne guérisse qu'au ciel.

     

    Ainsi soit-il.

     

     

     

     

     

     

     

    MAXIMILIEN KOLBE

     

     

     

    Ô Vierge Immaculée,

     

    élue entre toutes les femmes

     

    pour donner au monde le Sauveur,

     

    servante fidèle du mystère de la Rédemption,

     

    donnez-nous de répondre à l'appel de Jésus

     

    et de le suivre sur le chemin de la vie

     

    qui conduit au Père.

     

     

     

    Vierge toute sainte,

     

    arrachez-nous au péché,

     

    transformez nos cœurs.

     

     

     

    Reine des apôtres,

     

    faites de nous des apôtres !

     

    Qu'en vos mains toutes pures nous devenions

     

    des instruments dociles et aimants

     

    pour achever de purifier et de sanctifier

     

    notre monde pécheur.

     

     

     

    Partagez en nous le grave souci

     

    qui pèse sur votre cœur maternel,

     

    et aussi votre vivre espérance :

     

    qu'aucun homme ne soit perdu.

     

     

     

    Que la création entière puisse avec vous,

     

    Ô Mère de Dieu, tendresse de l'Esprit Saint,

     

    célébrer la louange de la Miséricorde

     

    et de l'Amour Infini.

     

     

     

    Saint Maximilien Kolbe (1894-1941)

     

     

    PRIÈRES À MARIE

     


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